
Gouvernance d’Entreprise
Il existe une relation positive entre une bonne gouvernance d’entreprise et les bonnes performances d’une entreprise. La gouvernance d’entreprise cherche l’équilibre entre les intérêts des actionnaires et ceux des autres parties prenantes et elle met l’accent sur la responsabilité sociale de l’entreprise. Tandis que la bonne gouvernance peut être source d’avantage concurrentiel pour les pays membres régionaux (PMR), elle facilite l’accès aux moyens de financement extérieurs pour l’entreprise. Les chefs d’État et de gouvernement africains l’encouragent et la plupart des pays africains enregistrent des progrès substantiels dans ce domaine. Les principaux objectifs à atteindre sont une bonne gouvernance économique, un environnement juridique et réglementaire favorable, des instances de contrôle solides dotées de pouvoirs de coercition, une capacité d’auto-surveillance de la conformité aux règles, un conseil d’administration fort et bien équilibré, ainsi qu’une divulgation d’informations précise et rapide. Les PMR doivent veiller à ce que des organes de réglementation appropriés soient en place qui vérifient que les normes de gouvernance d’entreprise sont conformes aux codes adoptés par les entreprises au niveau national, et qui disposent de pouvoirs de coercition suffisants, notamment de la capacité à imposer des sanctions en cas de non-conformité. En outre, ces codes et normes au niveau national doivent être rationalisés et simplifiés afin qu’ils tiennent compte des capacités limitées des entreprises de petite taille
La gouvernance d’entreprise consiste à assurer la conduite d’une entreprise de sorte qu’elle soit responsable, équitable et ouverte dans toutes ses relations. C’est le conseil d’administration d’une entreprise qui en est responsable.
L’un des principaux objectifs de la gouvernance d’entreprise est de veiller à ce que les dirigeants gèrent les finances de l’entreprise de manière efficace et qu’ils agissent toujours dans l’intérêt primordial des parties prenantes (actionnaires, employés, clients, fournisseurs et créanciers).
Les entreprises ont souvent leurs propres cadres de gouvernance d’entreprise soit les règles et les procédures pour gérer la conduite de l’organisation. La plupart des entreprises doivent aussi se conformer aux règlements et aux lois externes qui régissent leur industrie ou leur secteur.
En savoir plus sur la gouvernance d’entreprise
En 2003, le Canada a adopté une loi pour renforcer la gouvernance d’entreprise. Fondé sur la Loi américaine Sarbanes-Oxley (SOX), cette loi canadienne, le projet de loi 198, surnommé «C-Sox», vise à engendrer la confiance dans le marché canadien et à protéger les investisseurs contre les scandales financiers. La loi exige que toutes les entreprises aient un comité d’audit et que leurs premiers dirigeants (PDG) et directeurs financiers (CFO) soient tenus personnellement responsables des contrôles financiers internes et des rapports financiers de l’entreprise. C-Sox interdit aussi à un employé de l’entreprise de faire pression sur un auditeur ou encore de la manipuler pour qu’il prépare des états financiers trompeurs; c’est, selon la loi, un crime fédéral.
La gouvernance d'entreprise, ou comment augmenter la performance de son organisationnt
Une bonne gouvernance d’entreprise semble une condition sine qua non des organisations qui réussissent et assurent leur longévité. Et pour cause, elle permet une parfaite répartition des pouvoirs ainsi qu’une application efficace de la stratégie globale, afin d’assurer la performance de l’entité et générer un maximum de valeur. Le tout dans le strict respect des réglementations en vigueur.
Mais la gouvernance d’entreprise a évolué au fil des dernières années, pour ne plus servir uniquement les intérêts des actionnaires. Désormais, ceux de l’ensemble des parties prenantes entrent en considération.
Alors quel visage revêt-elle aujourd’hui et comment définir cette notion ? Quels sont les objectifs de la gouvernance d’entreprise ? Comment en assurer l’efficacité et au moyen de quels outils ?
Autant de points que nous allons aborder dans cet article.
C’est quoi la gouvernance d’entreprise ?
Définition de la gouvernance d’entreprise
La gouvernance d’entreprise, aussi appelée gouvernement d’entreprise, se définit comme un système déployé dans l’objectif de diriger et de contrôler l’entreprise de la manière la plus optimale, tout en protégeant les intérêts des parties prenantes.
Elle repose :
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sur les processus et les réglementations qui encadrent le travail,
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mais également sur les valeurs et la culture de la société.
La gouvernance de l’organisation est le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs.
Norme ISO 26000
Dans l’idéal, la gouvernance d’entreprise implique différents acteurs ou parties prenantes, internes comme externes, dans une logique de meilleure répartition des pouvoirs. Si le concept s’est développé dans le cadre de la protection des droits et intérêts des actionnaires, aujourd’hui elle concerne aussi :
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les employés,
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les fournisseurs,
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les clients,
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les banques, etc.
Certains experts vont même plus loin et précisent que le gouvernement d’entreprise doit adopter une vision plus holistique, en considérant toutes les composantes qui impactent l’entité et le monde du travail de manière générale, à l’exemple des questions environnementales.
☝️ À noter : la gouvernance d’entreprise n’est pas que l’apanage des grandes sociétés. En effet, il est recommandé aux organisations de toute taille de développer une démarche de gouvernance efficace pour accroître leurs performances.
Structure de la gouvernance d’entreprise
Mais si une logique de gouvernance d’entreprise induit la prise en compte de toutes les parties prenantes, certains acteurs ont davantage de responsabilités quant à l’atteinte des objectifs de l’organisation.
C’est pourquoi le gouvernement d’entreprise se structure en grande partie autour du Comité de Direction, ou CODIR.
Cette instance se compose traditionnellement du Directeur Général ou de la Directrice Générale, ainsi que des représentants des départements de la société (directeurs ou managers de services notamment). Le but de cet organe ? Prendre des décisions stratégiques et suivre les indicateurs de performance pour améliorer l’efficacité globale de l’entité.
☝️ Notez qu’il existe d’autres instances jouant un rôle important dans la gouvernance d’entreprise. Nous pensons en particulier :
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Au COMEX, ou Comité Exécutif : ses fonctions sont similaires à celles du Comité de Direction et permettent d’assister le ou la DG. En revanche, il se tient généralement en plus petit groupe.
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Au COPIL, ou Comité de Pilotage : cette instance a une vocation plus opérationnelle dans l’exécution des objectifs globaux, et opère dans le cadre des grands projets de l’entreprise.
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Au COMOP, ou Comité Opérationnel : il s’apparente au précédent. Dans certaines grandes sociétés, il arrive qu’il soit en charge de l’exécution des décisions du COPIL.
Quels sont les types de gouvernance d’entreprise ?
Nous dénombrons traditionnellement deux types ou modèles de gouvernance d’entreprise.
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La gouvernance actionnariale, également appelée modèle shareholders. Il s’agit, comme évoqué, de la norme qui prévalait jusqu’alors.
Plus concrètement, elle consiste à privilégier les intérêts de l’actionnariat, en leur offrant un contrôle sur les actions déployées en entreprise et en privilégiant un équilibre actionnaire/dirigeant. -
La gouvernance partenariale, aussi nommée modèle stakeholders. Type de gouvernance le plus valorisé de nos jours, il tient compte de l’ensemble des parties prenantes et de leurs intérêts.
En d’autres termes, la stratégie n’est plus seulement portée par la rentabilité et l’augmentation de la richesse actionnariale. La valeur générée par l’entité revêt alors un sens plus large, et intègre d’autres éléments tels que les consommateurs ou l’environnement.
Quels sont les principes de la gouvernance d’entreprise ?
La gouvernance d’entreprise repose sur des principes universellement reconnus, des piliers qui renforcent sa solidité.
Ces grands principes divergent sensiblement en fonction des sources, mais voici les principaux, que nous retrouvons notamment dans un modèle de gouvernance partenariale :
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L’indépendance des administrateurs : ce principe garantit la liberté du conseil d’administration dans l’objectif de veiller pleinement au bien et aux intérêts de l’entreprise… et pas uniquement à ceux des dirigeants.
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L’intégrité : l’intégrité de l’organisation s’applique sur le plan du respect de la loi et des réglementations, mais aussi au niveau d’autres facteurs tels que la sécurité des salariés.
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La reddition de compte : dans la mesure où la gouvernance d’entreprise sert les intérêts de toutes les parties prenantes, elle nécessite de « rendre des comptes » à tous les acteurs, pas seulement aux actionnaires.
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La planification stratégique : il s’agit de questionner en permanence la stratégie envisagée, et de suivre les actions mises en œuvre pour l’appliquer le plus efficacement possible.
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La transparence : une communication optimale, gage de la plus grande transparence, se révèle une des clés de la gouvernance d’entreprise. Une fois n’est pas coutume, elle ne s’adresse plus uniquement à l’actionnariat, mais à toutes les parties prenantes, internes comme externes.
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L’équité et l’équilibre : ces principes favorisent la diversité et la parité au sein de l’entreprise, même dans les plus hautes sphères (équilibre hommes/femmes par exemple). Par ailleurs, les administrateurs doivent être sélectionnés pour leurs compétences et leur capacité à représenter au mieux les parties prenantes… et pas pour des raisons personnelles.
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Le respect de l’environnement : l’environnement constitue aujourd’hui un enjeu majeur pour les sociétés. Tant pour des raisons législatives qu’éthiques, la gouvernance d’entreprise est tenue d’inclure dans son périmètre le respect du développement durable.
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La flexibilité : les principes énoncés, mais également l’application de la gouvernance d’entreprise, doivent s’adapter à chaque structure pour gagner en pertinence. On ne gouverne pas de la même manière une grosse société internationale et une petite TPE locale !
Enjeux et objectifs de la gouvernance d’entreprise
Gain de croissance et de performance
Si la gouvernance d’entreprise revêt aujourd’hui un caractère plus holistique en ne se focalisant plus seulement sur l’augmentation de richesse, la performance de l’organisation reste un enjeu de taille, ne serait-ce que pour assurer sa pérennité.
Le gouvernement d’entreprise permet d’encadrer les actions déployées au niveau opérationnel afin d’atteindre les objectifs définis par la stratégie globale. Il entraîne en parallèle un contrôle de ces actions, de la manière dont elles sont exécutées et par qui.
👉 Cette démarche concourt, in fine, à assurer la croissance de l’entreprise ainsi que sa longévité.
Crédibilité et confiance renforcées
Jouir d’une bonne image auprès des différentes parties prenantes est également un défi pour les entreprises d’aujourd’hui.
Puisqu’une bonne gouvernance aboutit à une meilleure rentabilité ainsi qu’à davantage de transparence, elle contribue à gagner en crédibilité auprès des investisseurs, acquéreurs, prêteurs potentiels, etc.
Par ailleurs, en considérant des intérêts autres que ses propres bénéfices financiers, comme des composantes sociales et environnementales, l’organisation développe une meilleure image :
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auprès des consommateurs, davantage enclins à lui faire confiance,
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des salariés, plus disposés à s’investir dans leurs missions lorsque leurs avantages entrent dans l’équation. De plus, cela tend à améliorer la marque employeur de l’entreprise, ce qui, sur le long terme, favorise la productivité de ses collaborateurs.
Répartition du pouvoir
Le monde professionnel a fortement évolué ces dernières années. Avec l’essor de nouvelles pratiques, telles que le management participatif ou la disparition des silos, chaque partie prenante participe directement ou indirectement à cette gouvernance.
Par conséquent, la répartition des pouvoirs s’est complexifiée. En interne, il s’agit de déterminer la meilleure manière de prendre les décisions, d’encourager la concertation, de définir des pratiques de management optimales, etc.
En parallèle, les entreprises doivent garder à l’esprit que tous les acteurs ont désormais un impact sur elles, même les externes. Nous pensons, par exemple, à l’influence grandissante des avis clients ou des protagonistes environnementaux.
Respect de la réglementation et des codes de gouvernance d’entreprise
L’amélioration de la performance globale est obligée de s’opérer en accord avec la loi et les statuts de l’entreprise. Les actions des sociétés restent très encadrées, et les réglementations évoluent constamment. Tous ces éléments doivent être pris en considération, et avec le plus grand sérieux, pour éviter les dérives et augmenter la confiance de toutes les parties prenantes.
D’autre part, si les règles de gouvernance à proprement parler ne sont pas reconnues par des textes réglementaires ou législatifs, il existe des codes encadrant les organisations dont les titres financiers sont cotés en Bourse :
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le code AFEP-MEDEF : adopté par la presque totalité des sociétés du SBF 120, il reprend un certain nombre de recommandations relatives à la gouvernance d’entreprise, notamment en matière de rémunération des dirigeants mandataires sociaux exécutifs et non exécutifs.
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le code Middlenext : celui-ci s’adresse aux plus petites entreprises cotées. Il fournit des prescriptions sur le respect des normes et des réglementations, mais aussi des conseils pour gagner en efficacité et en compétitivité.
Création de valeur
La création de valeur reste l’enjeu et le but ultime d’une bonne gouvernance d’entreprise.
Mais cette notion doit être comprise au sens large. S’il s’agit, entre autres, de valeur financière, le seul enrichissement des actionnaires ou des dirigeants ne constitue plus l’unique priorité. La gouvernance embrasse désormais une approche plus globale, en particulier pour regagner la confiance des consommateurs, ébranlée ces dernières années par des scandales à répétition.
De ce fait, elle compose désormais avec la dimension humaine, et les organisations doivent reconnaître la valeur apportée par chaque protagoniste, notamment par les salariés, pour asseoir leur solidité et leur crédit.
Comment mettre en place une gouvernance d’entreprise efficace ?
Déterminer la stratégie sur le long terme
La gouvernance d’entreprise implique d’élaborer une stratégie robuste, portée par sa mission et sa vision sur le long terme.
Pour ce faire, les organisations sont tenues de s’appuyer sur différents facteurs :
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leurs valeurs, qui doivent être perçues par tous les acteurs pour les porter au quotidien,
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l’environnement et le marché,
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la satisfaction de toutes parties prenantes, etc.
Définir un cadre et des règles
Une bonne gouvernance d’entreprise nécessite de définir quelles sont les règles qui régissent l’organisation, les moyens et le cadre mis en place pour assurer l’efficacité et la conformité des actions.
En d’autres termes, il s’agit de savoir précisément qui fait quoi et de quelle manière, autant d’un point de vue décisionnel qu’opérationnel.
Ces règles et processus permettent de définir :
Comment les décisions sont prises et qui doit les prendre, mais aussi comment les collaborateurs sont associés à la coconstruction de solutions au sein de l’entreprise dans une logique de transformation digitale.
Jean-François Marvaud
La question de la juste répartition du pouvoir et des responsabilités entre alors dans l’équation, et induit une communication et une transparence optimales afin d’éviter les écueils.
Assurer l’alignement stratégique
L’alignement stratégique définit l’organisation et les actions déployées pour que l’opérationnel agisse en accord avec :
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la stratégie globale,
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les processus, les cadres et la répartition des pouvoirs précédemment établis.
☝️ Cette opération nécessite de trouver un équilibre pour atteindre les objectifs de l’entité conformément aux moyens financiers et humains à disposition.
Contrôler les activités
L’alignement stratégique exige des opérations de contrôle. Ainsi, les entreprises :
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suivent précisément leurs résultats,
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détectent d’éventuelles anomalies, risques à venir ou axes d’amélioration, dans l’optique de mettre en place des actions correctives.
En effet, rappelons qu’un des principes fondamentaux de la gouvernance d’entreprise est la flexibilité : les organisations doivent être parfaitement disposées à s’adapter aux évolutions du marché et de la société.
☝️ Dans le cadre du contrôle, les organisations sont tenues, une fois de plus, de clairement préciser les rôles (qui surveille quoi ?). Par ailleurs, il est recommandé de disposer d’indicateurs de performance précis et fiables, notamment par le biais de la construction de tableaux de bord.
Tenir des instances de gouvernance
Les différentes instances de gouvernance jouent un rôle capital dans son bon fonctionnement. Nous avons déjà évoqué plusieurs d’entre elles, telles que le Comité de Direction ou encore le Comité de Pilotage.
Une bonne gouvernance d’entreprise implique que ces grandes instances se tiennent régulièrement, tant elles facilitent l’interaction entre les différentes parties prenantes pour des prises de décisions justes et éclairées.